Dans un match politique entre Vladimir Poutine et le meilleur ordinateur, je mettrais toutes mes billes sur Vlad. Non seulement il est la réincarnation humaine de l’idéologie de l’indépendance totale et de l’autonomie russes, mais il est aussi rusé et intelligent qu’un renard et comprend les rouages du monde comme personne d’autre. Comme tous les grands maîtres d’échecs, il a tellement de coups d’avance qu’il utilise l’échiquier pour tendre des pièges, où ses tours et ses cavaliers font tomber la dame et le roi comme si c’était de de simples pions. Car Vlad n’est pas confronté à un ordinateur, mais à un adversaire des plus défectueux qui se reproduit depuis 250 ans, appelé le Nouvel Ordre Mondial.
La Syrie a la chance d’avoir à ses côtés le meilleur homme politique de l’histoire de l’humanité.
Au moment où j’écris ces lignes, le 23 février 2020, l’Armée Syrienne, appuyée par un intense soutien aérien russe, se rapproche du gouvernorat d’Idlib où l’Armée Turque est coincée avec une horde de faux terroristes/vrais groupes mandataires qui portent une centaine de noms poétiques comme Hayat Tahrir al-Sham, le Front de Libération Nationale al-Nusra, Hurras al-Din et le Parti Islamique du Turkistan, bourré de Chinois ouïgours. Tous ces groupes ont été recrutés dans le monde entier par les Frères Musulmans à la demande de l’OTAN, alors que la CIA lançait son opération « Printemps Arabe » en 2011. Ce n’est un secret pour personne que le Président turc Recep Tayyip Erdoğan est membre des Frères Musulmans, et qu’il est un ancien élève du turc Necmettin Erbakan, qui avait été formé directement par le Cheikh Hassan al-Banna, le fondateur initial des Frères Musulmans en 1928, une organisation qui a toujours été très dure avec les dirigeants et les anciens membres qui les ont trahis.
Examinons l’important calendrier de la participation turque à la guerre d’agression contre la Syrie, en commençant au moment de l’intervention russe. Soit dit en passant, l’utilisation de la chronologie des événements factuels est une excellente technique pour suivre les changements de comportement des dirigeants et l’évolution de leur position dans la géopolitique. Comme vous le verrez, la chaîne des événements exprime clairement la réalité.
Septembre 2015 : La Russie commence à bombarder les organisations terroristes en Syrie et s’engage à maintenir le territoire syrien uni
Novembre 2015 : La Turquie abat un SU-24, la Russie impose un lourd embargo à la Turquie. Le temps et les discussions apaisent peu à peu les relations entre les deux pays, Erdogan refusant de déclencher une guerre avec la Russie.
Juillet 2016 : La CIA utilise des commandants turcs dissidents pour une tentative de meurtre sur Erdogan. Poutine lui téléphone et approuve la répression massive qui s’ensuit contre les commandants militaires et l’arrestation de deux agents de la CIA en Turquie.
Novembre 2016 : Erdogan entame des discussions sur l’achat d’un système de défense russe S-400.
Décembre 2016 : Un accord de paix est signé entre la Turquie et la Russie.
Septembre 2017 : Erdogan signe un accord pour l’achat de systèmes de défense russes S-400.
Octobre 2017 : Les forces turques entrent dans le gouvernorat d’Idlib.
De mars 2018 à aujourd’hui : Les terroristes sont évacués vers Idlib après chaque opération syrienne à Ghouta, Daraa, Douma, etc.
Il y a un fait sur lequel tous les médias des deux côtés de la barrière sont d’accord : Vladimir Poutine est un homme politique très sage et intelligent. Ainsi, la première question que ces événements devraient soulever est la suivante : « Vlad aurait-il pu être assez stupide pour vendre son système de défense le plus avancé à Erdogan s’il n’était pas sûr à 100% que le S-400 ne serait jamais utilisé contre les avions et les missiles russes dans les opérations syriennes ? » Bien sûr, nous connaissons tous la réponse logique à cette question. Même si la Turquie a un contrôle total sur ses S-400, certains d’entre vous pourraient penser que les Russes pourraient bloquer leur utilisation à volonté. Alors, il suffit d’inverser la logique : « Erdogan aurait-il dépensé 5 milliards de dollars pour des systèmes de défense qu’il ne pouvait pas utiliser contre un pays dont il savait qu’il deviendrait bientôt son ennemi ? » Bien sûr que non.
Par conséquent, nous pouvons conclure que ce qui se passe aujourd’hui à Idlib a été planifié et accepté par Poutine et Erdogan, dès octobre 2017, lorsque l’Armée Turque s’est installée à Idlib pour commencer à rassembler les mercenaires de l’OTAN qui étaient évacués à chaque opération militaire conjointe syro-russe.
Nous avons tous entendu et vu les images des tunnels creusés par ces organisations de mercenaires où ils se cachent des bombardements syriens et russes, utilisant la population locale comme bouclier humain. La meilleure façon de les faire sortir de là serait de leur donner des chars et des véhicules blindés. Eh bien, depuis le 28 janvier 2020, c’est exactement ce que la Turquie fait, en envoyant convoi après convoi de véhicules et d’équipements militaires. Le 31 janvier, les militaires syriens ont détruit et saisi plus de 100 véhicules des militants près d’Idlib. 11 chars, 19 véhicules blindés de transport de troupes, 62 pick-up avec des armes lourdes, 38 pièces d’artillerie et 4 drones. Comme ces nombreux convois turcs ont été envoyés pour armer les terroristes, il semble que les bombardements syriens et russes ne manquent jamais leur cible, détruisant les véhicules dès que les mercenaires se mettent à les conduire. C’est comme si des GPS russes avaient été placés dans leurs livraisons.
Mais alors pourquoi tous les officiels syriens, turcs et russes se menacent-ils mutuellement à travers les médias ? Pourquoi Erdogan a-t-il menacé de lancer une attaque turque massive contre l’Armée Syrienne hier encore ?
La clé pour percer ce mystère est le danger très réel qu’il puisse être considéré comme un traître par les Frères Musulmans, puisqu’il était alors autant responsable du recrutement de djihadistes mercenaires que de leur destruction à Idlib aujourd’hui. Pendant de nombreuses années, le jeu du mensonge médiatique a très bien fonctionné pour les mondialistes et les impérialistes, il n’est donc que juste que ce jeu soit utilisé à bon escient à un moment donné. Les responsables syriens et russes jouent le jeu pour aider Erdogan à sauver sa réputation auprès de la fraternité, mais cela a aussi un effet secondaire intéressant : les analystes alternatifs ne sont pas habitués à ce que la Russie et la Syrie mentent dans leurs rapports officiels, ils sont donc déconcertés par ces fausses représentations de ce qu’ils savent généralement être vrai.
L’OTAN, le propre club de la Turquie, qui devrait sauter sur l’occasion des tensions accrues pour déclencher une nouvelle guerre, connaît bien ce jeu médiatique. Ils savent exactement ce qui se passe. Ainsi, le 18 février 2020, l’OTAN a officiellement déclaré qu’elle ne s’impliquerait pas à Idlib. Je veux dire, de combien de preuves circonstancielles supplémentaires a-t-on besoin ? La Fraternité peut blâmer Erdogan à volonté pour leur défaite, mais la vérité est que tous ceux qui les ont financés les ont finalement laissés tomber, et aucun des pays d’où ils viennent ne veut les voir revenir chez eux.
Quelques jours plus tard, le Parlement turc a déclaré qu’il était désormais divisé sur l’implication turque en Syrie, et nous pouvons prévoir qu’Erdogan n’aura même pas à décider lui-même de ramener les troupes chez lui, mais que le Parlement lui imposera de le faire, alors qu’Idlib n’a plus de djihadiste mercenaire pour conduire un char. Fin de l’histoire.
Fin de l'histoire.
Mon intérêt pour la géopolitique s’est enflammé en septembre 2015, lorsque Vlad a décidé d’éradiquer Daech, Al-Qaida et d’autres groupes terroristes qui essayaient d’évincer du pouvoir Bachar al-Assad, que je pensais à l’époque être un dictateur sanguinaire lâchant des produits chimiques et des bombes artisanales sur le peuple syrien. Comme je commençais à soupçonner que nos grands médias occidentaux nous mentaient, il ne m’a pas fallu beaucoup de temps pour comprendre que ces faux groupes terroristes étaient en fait des mercenaires, que Bachar avait étudié l’ophtalmologie parce qu’il voulait travailler avec des gens plutôt qu’avec des ordinateurs, et que de vrais analystes à l’esprit scientifique comme Theodor Postol avaient détruit les mythes des attaques chimiques.
À la genèse de mon réveil, j’étais dans une frénésie de lecture de dizaines d’articles écrits par de grands analystes et écrivains alternatifs internationaux, qui semblent en savoir tellement sur ce qui se passait réellement. Avec le temps, plus je me suis plongé dans mes propres recherches, notamment en histoire, plus je me suis rendu compte que presque rien en géopolitique ne peut être analysé correctement au premier degré et, malheureusement, beaucoup de ces écrivains ne peuvent pas franchir ce pas. Même s’ils connaissent tous le virus du mensonge pathologique qui touche les médias grand public, ils l’attrapent tous, encore et encore. Ils voient Erdogan envoyer des tanks à Idlib et en concluent que la Turquie tente de faire revivre l’Empire Ottoman. Ils lisent un article du National Geographic sur la 6ème extinction massive et concluent que l’homme est en train de détruire la planète. On leur raconte l’absurdité de Trump qui a fait tuer Soleimani 8 mois avant une élection, et ils concluent que le Président américain est une marionnette mondialiste. Et voilà, action-réaction, de la matière à réflexion pour les lecteurs qui peuvent désormais faire part de leur indignation dans les rubriques de commentaires tous les dimanches matin. Je les adore, elles sont une source inépuisable de joie !
« Erdogan est une marionnette de l’Occident et de l’OTAN ! »
« Même si l’homme n’est responsable que de 4,8% du CO2, 97,7% des scientifiques s’accordent à dire que c’est la goutte qui fait déborder le vase ».
« Hitler ne combattait pas les Rothschild puisque sa servante était une juive ashkénaze et Adolf un franc-maçon du 33ème degré. Connaissez votre histoire ».
« Trump ne joue pas aux échecs en 5D, c’est un crétin ! »
« Vous avez fait une faute d’orthographe sur le mot couleure, qui devrait être couleur, comment peut-on vous prendre au sérieux, mec ? »
Vous les avez aussi lus, j’en suis sûr.
Toute la géopolitique est machiavélique par définition, et les vrais joueurs voient le monde comme un échiquier conçu pour tendre des pièges à travers des intrigues tordues qui ne peuvent être analysées qu’au second degré, sur les véritables effets et conséquences à long terme de chaque coup. La vision des médias alternatifs sur Trump s’aligne sur le récit dominant selon lequel l’homme orange est un narcissique fou, malgré tout ce qu’il a réellement accompli jusqu’à présent contre le mensonge des médias et le mondialisme, et contre toute analyse logique des raisons pour lesquelles les mondialistes et les néocons risquent tous leur carrière et leur réputation pour le mettre en accusation sur une base factice. Certains de ces écrivains perpétuent même la théorie scientifiquement complètement absurde selon laquelle l’homme est responsable d’un certain réchauffement climatique qui ne peut être vu ou ressenti nulle part sur la planète ! Parfois, j’ai l’impression que mes anciennes idoles géopolitiques ne pourraient pas analyser la réaction d’un chien qui n’a pas pissé pendant deux heures et qui aboie à la porte !
Oh, ils ont de bonnes intentions, et ils sont parfois très précis lorsqu’ils écrivent sur des sujets qu’ils connaissent bien, mais beaucoup ne comprennent pas le tableau d’ensemble de ce qui se trame vraiment. Ils sont perdus, car ils pensaient que seuls les politiciens occidentaux pouvaient utiliser les médias pour diffuser de fausses histoires et de faux récits, mais il devient trop évident qu’en ce moment, Erdogan et la plupart des responsables russes mentent comme des arracheurs de dents sur l’opération d’Idlib, faisant régner un suspense dans les médias alors qu’Idlib est un effort conjoint de la Syrie, de la Russie et de la Turquie. Ils vont tous redevenir amis et signer quelques papiers pour les caméras, dès que les tunnels seront vidés des « rebelles syriens » venus d’Europe, d’Amérique du Nord, d’Australie, de Chine et d’Israël.
Et les écrivains alternatifs diront bientôt qu’Idlib a été un coup dur qui nous a presque fait entrer dans la troisième guerre mondiale, comme à chaque fois que quelqu’un pète en Syrie.